Une histoire de tout, ou presque...

Bon, c'est l'été et les vacances, le moment propice pour faire des tests avant la grande rentrée. Des posts de critiques de livres seraient-ils appréciés? Voyons voir.

La première fois où j'ai vu le livre Une histoire de tout, ou presque... (de Bill Bryson), j'ai ressenti la même chose que la première fois où j'ai vu ma conjointe : un attrait irrésistible! Et, lorsque je l'ai pris dans mes mains, avant même de le feuilleter ou de lire le 4e de couverture, je savais que cette rencontre était un coup de foudre et que nous sortirions de la librairie ensemble.



Une histoire de tout, ou presque... raconte notre incroyable odyssée, du Big Bang à aujourd'hui. C'est donc l'histoire de l'univers, de notre planète, des sciences; notre histoire. Extrait de l'introduction : "Ce livre parle de […] : comment nous sommes passés du moment où il n'y avait rien du tout à celui où il y eut quelque chose, puis comment un peu de ce quelque chose est devenu nous [...]"C'est donc une œuvre scientifique.

Cependant, même si le contenu est de très grande qualité et les informations aussi précises que rigoureuses, le texte, écrit presque comme un roman et parsemé d'humour et d'anecdotes, n'est pas aride et est facilement compréhensible, même pour les personnes dont les connaissances scientifiques sont inexistantes ou presque.

Une lecture, donc, facile, agréable et ne nécessitant pas plus d'efforts que la lecture d'un thriller ou d'un roman d'espionnage.

Puisque le sujet m'intéresse beaucoup, je m'étais "tapé" quelques essais de Hubert Reeves et d'autres hommes de science, et je me suis même attaqué à L'Univers élégant de Brian Greene (je m'y suis attaqué mais j'ai perdu... je n'ai pas eu le courage d'en terminer la lecture).

Ici j'ai tout compris; tout et mieux que jamais. Et, maintenant, lorsque je regarde autour de moi, je suis moins blasé, plus impressionné, plus attentif et beaucoup plus curieux. Et je me sens plus intelligent et çà, ça fait du bien.

Selon moi, toute personne ne serait-ce que raisonnablement intéressée, devrait nécessairement l'être par notre histoire et devrait donc se procurer, sans tarder, cette œuvre magnifique. J'en recommande fortement la lecture à tous. Un grand lecteur qui n'aurait pas lu ce livre serait comme un grand voyageur qui n'aurait jamais vu la tour Eiffel.

Afin de nous aider à bien comprendre, Bill Bryson utilise régulièrement des comparaisons. Exemple : "Sur une carte à une échelle réduisant la Terre au diamètre d'un petit pois, Jupiter se trouverait encore à plus de 300 mètres de votre livre, et Pluton à 2 km (et de la taille d'une bactérie) […]"

Il est aussi le "roi du potin"... Comme ici : "[…] le docteur James Parkinson [qui étudia la maladie qui, aujourd'hui, porte son nom] fut impliqué, en 1794, dans un complot un peu dingo dit « des pistolets à bouchon », qui visait à tuer le roi George III [...] " Ou encore : "Planck fut souvent malheureux dans sa vie. Sa femme bien-aimée mourut en 1909 et son plus jeune fils fut tué au cours de la Première Guerre mondiale. Il avait aussi des jumelles qu'il adorait. L'une d'elles mourut en couches. L'autre […] mourut en couches à son tour deux ans plus tard."

Et, il maîtrise très bien l'anecdote : "En 1994, 34 000 gants de hockey transportés par un cargo coréen passèrent par-dessus bord au cours d'une tempête dans le Pacifique. Les gants allèrent s'échouer un peu partout, de Vancouver au Vietnam, aidant les océanographes à tracer les courants avec une précision encore inégalée."

On apprend, aussi, des choses que nous ne voulons pas vraiment savoir : "Vous dormiriez peut-être moins bien si vous aviez conscience que votre matelas abrite environ 2 millions d'acariens microscopiques qui viennent dans votre sommeil se régaler de vos fluides sébacés et de ces délicieux fragments de peau bien croustillants que vous abandonnez en dormant. […] Si votre oreiller a six ans (ce qui semble être l'âge moyen d'un oreiller), on a estimé qu'un dixième de son poids sera constitué « de peau morte, d'acariens vivants, d'acariens morts et de crottes d'acariens ». […]"

Chaque chapitre apporte son lot d'humour et de calembours : "Elles [les cellules] présentent en outre une gamme somptueuse de dimensions – rien n'étant plus frappant que le moment de la conception, quand un unique spermatozoïde affronte un ovule 85 000 fois plus gros que lui (ce qui met en perspective la notion de conquête masculine)."

Finalement, les amateurs de reportages du genre Le Monde selon Monsanto ou Fahrenheit 9/11 vont être aussi intéressés que choqués à la lecture du chapitre 10 - L'art de plomber l'atmosphère.

Pou conclure, en douceur et en beauté, voici une citation de Freeman Dyson, au début de la cinquième partie : "Plus j'examine l'Univers et plus j'étudie les détails de son architecture, plus je découvre de preuves que l'Univers en un sens devait savoir que nous arriverions."